1 Octobre 2017
Nouveau numéro inédit de Dossier Tabou ce dimanche soir à 21h sur M6 présenté par Bernard de La Villardière.
Harcèlement sexuel, les femmes n'en peuvent plus Un documentaire de Valérie Rouvière (Ligne de Front)
Regards insistants, propositions indécentes, injures, attouchements et agressions : les femmes françaises sont très régulièrement victimes de harcèlement sexuel. Une récente étude de l’INSEE révèle que 10% d’entre elles, âgées de 18 à 29 ans, ont subi au cours de l’année des baisers ou des caresses contre leur gré.
Cette dégradation de la condition des femmes a récemment été mise en lumière par les révélations sur le harcèlement dans le quartier de la Chapelle à Paris et la polémique sur les bars réservés aux hommes, comme à Sevran en Seine-Saint-Denis. Une femme sur quatre reconnaît ne pas se sentir tranquille dans la rue ou dans les transports. Mais le calvaire que subissent les Françaises de toutes conditions ne se limite pas à l’espace public. D’après une étude, une femme sur cinq est ou sera harcelée sexuellement au cours de sa vie professionnelle.
Le vent de liberté qui a soufflé dans les années 60-70 aux grandes heures du mouvement féministe et de la révolution sexuelle semble parfois bien loin. Les mentalités sont-elles en train de changer ? Vit-on une période de régression en matière de moeurs et d’égalité des sexes ? Un chiffre a de quoi inquiéter un demi-siècle après l’apparition de la mini-jupe : près d’un Français sur trois estime aujourd’hui que la responsabilité d’un violeur est atténuée si la jeune femme porte une tenue sexy.
Mais l’heure de la révolte a sonné. Aujourd’hui, des Françaises osent exprimer leur colère et leur ras-le-bol, notamment sur les réseaux sociaux. Nous sommes partis à leur rencontre. Nous leur avons donné la parole et - pour mieux comprendre ce dont elles sont victimes - nous les avons filmées dans les rues de Paris, Lyon ou Montpellier. Nous avons découvert que pour échapper aux harceleurs, de nombreuses jeunes femmes ont d’ores et déjà modifié leur mode de vie. Elles évitent par exemple de porter une jupe et adaptent leurs horaires de sortie et leurs trajets.
Refusant cet état de fait, des étudiantes lyonnaises ont posé dans la rue, brandissant un panneau avec cette question : « Ma tenue mérite-t-elle de me faire agresser » ? Nous avons découvert avec stupéfaction que les premiers passants à répondre par l’affirmative, sont des jeunes. Nombre d’entre eux estiment qu’une femme doit cacher sa silhouette si elle ne veut pas se faire harceler ou insulter.